Dimanche 24 Novembre
Cour de la Cinémathèque – de 11h45 à 14h30
BRANCALEONE, HUÎTRES ET MUSIQUE AU CINÉMA
Venez déguster de bonnes huîtres fraîches sous les notes ensoleillées d’une guinguette occitane. Venez pour manger, venez pour danser : un bal sera tenu jusqu’à 14h30 par les musiciens de Brancaleone.
Petite Salle – 15h
MOI, LA CLOCHE OCCITANE
Un film de Bertrand et Valentine Ollé, 2019, France, 45 min, en français (et cloche !).
En Occitanie, la tradition campanaire est ancienne et vivace, mais hélas ! méconnue. A l’opposé d’une tradition flamande plus médiatique, elle nous est pourtant familière : ses clochers singuliers ponctuent le paysage de notre région, dévoilant parfois au passant leurs cloches à la silhouette gracieuse et au tintement inconsciemment espéré. Car c’est un patrimoine auquel on ne fait plus attention, mais qui nous manque lorsqu’il disparaît…
La Ville de Toulouse peut prétendre au titre de Capitale campanaire mondiale, par son histoire, sa spécificité, sa richesse campanaires : 14 carillons résonnent dans ses murs. Malheureusement, ce patrimoine est aujourd’hui ignoré, pis ! il est à l’abandon et en danger. Comme l’atteste l’hommage rendu à Claude Nougaro, le carillon a encore de la voix, mais il faudra la mobilisation de tous les Toulousains amoureux de leur ville pour lui éviter de devenir aphone. La Ville de Malines, en Belgique, siège de l’Ecole royale de Carillon, prétend au titre de Capitale des concerts de carillon.
La projection sera suivie d’un exposé du réalisateur puis d’une conversation avec le public.
Grande Salle – 15h15
SOUNDER
Martin Ritt, 1972, Etats-Unis, 105 min. V.O. anglaise sous-titrée en occitan par une équipe dirigée par Marie-Pierre Vernières. Nomination aux Oscars 1973 dans les catégories meilleur film, acteur, actrice et scénario. Sous-titré en français par Yves BIGOT.
USA, 1933 : une famille d’agriculteurs noirs mène une vie difficile. Le père, suite à un vol de nourriture, est envoyé on-ne-sait-où dans un camp de forçats. L’aîné des enfants part à sa recherche. Des scènes d’une très grande émotion et d’une grande hauteur morale. Film pour les familles qui, au passage, met en relief le rôle important de l’école et des maîtres. Film, aussi, pour les fans de blues : il développe en images certaines histoires chantées par les bluesmen et évidemment il est farci de chansons blues ; Taj Mahal en signe la musique et est présent comme acteur dans le rôle du bluesman local. CS
Conversations avec Maria-Peire Vernhièras (qui a dirigé le sous-titrage en occitan), Jean-Paul Becvort, musicien et directeur du festival Occitania, Jean-François Vaissière, musicien de blues, Bernard Lortat-Jacob, Xavier Vidal, Amic Bedel et Claude Sicre.
Pourquoi ce film ?
Nous avons mis quelques années à retrouver ce film. Nous l’avons fait sous-titrer en français et en occitan pour deux séances en 2009. Expérience pionnière – c’était la première fois qu’une fiction était adaptée et sous-titrée en occitan – et réussie : le fait de désituer la langue d’oc de son environnement et de la faire parler des problèmes des noirs du Sud des Etats-Unis a suscité, autant que d’enthousiasme, beaucoup de réflexions sur le problème des langues, des cultures et de la traduction.
Ce film nous intéresse à plusieurs titres : tout d’abord pour faire voir et entendre du blues rural dans ses fonctions premières de folklore, appartenant à des communautés restreintes (et minorisées) : c’est comme folklore que le blues s’est inventé et ce ne sont pas des « artistes » qui en ont été les créateurs. Très important à savoir et à comprendre, aussi bien pour ceux qui aiment le blues et ceux qui en jouent ainsi que pour tous les musiciens de trad et de « world music » qui ne pigent pas toujours pourquoi et en quoi les musiques de folklore sont partout le creuset de toutes les autres musiques populaires. Intérêt aussi, bien sûr, de mieux connaître la condition des noirs à cet endroit et à cette époque.
Autre intérêt très fort : l’importance de l’institution scolaire dans la vie des populations les plus pauvres – parallèle à faire avec chez nous à la même époque – et l’intelligence des méthodes d’éducation de ces contrées (le récit des enfants) qui peut encore nous donner des leçons, ici et maintenant. A rapprocher de certaines tentatives qui se sont faites dans les écoles occitanes, classes bilingues du public et Calandretas – où peut exister une liberté plus grande qu’ailleurs, mais aussi une nécessité fonctionnelle qui peut faire comprendre le rôle du folklore (abandonné par l’Education Nationale centraliste et unitariste) de la parole et de la musique. CS
Petite Salle – 16h45
LE CHANT DES FOUS
Georges Luneau, France/Bengale, 1980. 93 min, en bengali, sous-titré en français.
Les musiciens mystiques Bauls (certains écrivent Baûls, nous pouvons en discuter), « fous » en bengali, parcourent depuis des siècles le Bengale en exaltant « les chemins de l’amour », philosophie issue d’un des courants populaires de la vie spirituelle indienne, ignorant les castes et mélangeant soufisme, bouddhisme, yoga et tantrisme. Ce film suit le voyage de différents chanteurs qui se retrouvent au festival du Jayadeva, où ils sont plusieurs centaines à danser et chanter pendant 4 jours et 4 nuits. Les chants bauls ont été proclamés en 2005 chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. On passe ce film tous les ans, et on le passera jusqu’à ce que le monde entier l’ait vu, c’est dire tout le bien qu’on en pense. CS
La séance sera suivie d’une conversation avec le réalisateur Georges Luneau et pourra se poursuivre jusqu’à la nuit et même jusqu’au restaurant La Kasbah où nous nous retrouvons tous à 20h !