Samedi 23 Novembre

Petite Salle – 14h30

MUSIQUE DU PEUPLE ‘ARÉ ‘ARÉ

Film de Hugo Zemp, France-Suisse, 1979, 90 min, sous-titré en français

Ce film est une étude systématique et explicative des vingt types de musique traditionnelle du peuple ‘Aré’Aré de l’île de Malaita (Îles Salomon, Mélanésie). Cette musique homophonique et polyphonique, extraordinairement riche et complexe, joue un rôle essentiel lors des fêtes. Sont successivement étudiés la musique des instruments en bambou (frappés et soufflés), des jeux d’eau, des tambours-de-bois et la musique vocale (chants de femmes puis d’hommes). Chaque type musical, introduit par un musicien ‘aré’aré, contient des explications sur l’instrument, la technique de jeu, l’organisation polyphonique, l’échelle musicale, les occasions de jeu… avant interprétation des pièces musicales (présentation de l’auteur).

 

Conversation avec Laurent Legrain, anthropologue et Melissa Nayral, anthropologue et enseignante/chercheuse qui se clôturera par une petite démonstration de jeu de tuyaux et de bambous par le duo Fred Bambou et Didier Dulieux, en concert le soir-même à la Cave Poésie.

Un des meilleurs films d’ethnologie descriptive que je connaisse. C’est celui dans lequel j’ai pêché les perles que j’ai présentées dans notre film bande-annonce du festival (Roots Tour) : les femmes musiquant dans et avec l’eau, le Mélanésien frappant des bouts de bambous sur des pierres, deux extraits qui séduisent tous les publics et qui renversent leur conception de ce qu’est la « musique ». CS

Grande Salle – 14h45

MADANI, UNE VIE EN CHAABI

Un film de Rachid Mérabet, France, 50 min, 2017, en français

Né dans la casbah d’Alger, le chaabi, musique du peuple, arrive en France avec les nombreux Algériens qui prennent le bateau dans les années 60, rêvant d’un destin meilleur en terre d’exil. Madani est de ceux-là. Dans sa valise, il transporte ses rêves et son amour pour le chaabi, et s’installe à Roubaix où il travaille dans les filatures. Il fera partie de ces artistes ouvriers qui animeront de chaudes soirées réconfortantes dans les cafés de la métropole lilloise jusque dans les années 80. Licencié de chez Phildar, et victime d’un grave accident de la route qui brisera son corps, sa mémoire et ses espoirs artistiques, Madani s’accroche à la musique et à la poésie pour surmonter ces épreuves de la vie. Le chaabi c’est son blues à lui, qu’il partage dès que possible avec les musiciens plus jeunes qui viennent jouer avec lui à Roubaix. Et alors dans ses yeux continue de briller la malice du gamin d’Alger (présentation du producteur).

La séance sera suivie d’une conversation avec le réalisateur, Rachid Mérabet, en présence de Salah Amokrane, partenaire de la séance (Tactikollectif).

À l’image de Madani le chanteur-musicien présenté, modeste et plein d’intelligence (jamais un cliché ne sort de sa bouche quand il parle de la France, de l’Algérie ou de la chanson populaire, sa fonction et son art), le film de Rachid Mérabet, dans sa simplicité et son dépouillement, est un petit chef-d’œuvre de sensibilité, de lucidité et d’art du documentaire. On ne peut pas imaginer mieux dans le genre. CS

Petite Salle – 17h

GARA NOSTRA

Un film de Louis Wallecan, 2007, France, 52 min. En français et italien, corse, catalan sous-titré en français.

A partir du documentaire Gara Nostra de Louis Wallecan, qui présente trois types de joutes méditerranéennes (en Sardaigne, en Corse et aux Baléares), il est possible d’observer, d’étudier et de comparer trois situations, formes et fonctionnements de ces joutes au sein de leurs cultures respectives. Sont remarquables, en particulier, les différences dans l’improvisation, la musique, la figure du poète, la participation du public, et le rapport plus ou moins vécu à la tradition (présentation du producteur).

Conversation avec Maria Manca, maître de conférences en ethnopoétique, en présence de Suzy Félix, (spécialiste des joutes poétiques en Andalousie), de Bernard Lortat-Jacob et de Patrick Sicre

Depuis sa fondation (1980), Escambiar s’est intéressé aux joutes poétiques chantées qui existent ou qui ont existé à travers le monde, suite à la découverte de la « tençon » des Trobadors de langue d’oc. Celles de Sardaigne furent une de nos premières découvertes, puis celles des « emboladores » du Nordeste pernamboucan (qui a marqué les Fabulous Trobadors), celles de Madagascar, celles des Basques et des Bretons, et finalement celles de partout. Nous avons passé beaucoup de films sur ce thème et nous possédons dessus une ample bibliographie et vidéographie, ainsi que de nombreux documents de toutes sortes, qui nous valent de multiples contacts et sollicitations. L’intérêt de Gara Nostra, parmi d’autres, est dans la comparaison qui s’installe de fait dans l’observation de plusieurs styles différents de la même aire géographique (Méditerranée) et des situations qui les entourent. CS

Grande Salle – 17h15

PARIS, C’EST L’AFRIQUE

Un film de Philippe Conrath, Eric Pistard, France, 1989 (Transvidéo Communication / Meltem / La Sept), 1h44, français ou sous-titré en français

Le film est divisé en 4 parties de 26 minutes: 1. Les Précurseurs: avec Johnny Clegg, Manu Dibango, Fela Kuti, Pierre Akendengue; 2. Le m’balax dans tous ses états (avec Doudou N’Diaye Rose, Youssou N’Dour, Touré Kunda) ;
3. Griots et Rebell (avec Alpha Blondy, Salif Keita, Mory Kanté, Nahawa Doumbia); 4. Entre Congo et Zaïre (avec Ray Lema, Papa Wemba, Zao).

Documentaire tourné en 1988 pour France 3, à Paris, Abidjan, Kinshasa, Lagos, Bamako, Libreville, Dakar pour comprendre pourquoi Paris est devenue la plaque tournante des musiques africaines dans les années 80 (présentation du producteur).

Conversation avec François Bensignor, journaliste des musiques du monde, ainsi que des musiciens des pays concernés.

Salif Keita à la salle des fêtes de Montreuil, 1985. Paris 80 « Pulsations »

Petite Salle – 20h45

LES BELLES DE CADIX

Un film de Sarah Benillouche, France, 2007, 53 min
Une comédie documentaire, production Promenades films et CedeCOM, avec la participation du CNC. En espagnol d’Andalousie, sous-titré en français.
À Cadix, une ville en proie au chômage et à la spéculation, quatre actrices et leurs amis se présentent au casting d’un film sur le Carnaval : une comédie documentaire politiquement incorrecte où les couplets satiriques composés sur l’actualité révèlent tout un art de vivre en chantant et de résister en riant… (présentation du producteur).
Conversation avec Suzy Félix, spécialiste des joutes poétiques en Andalousie, et Maria Manca.

 
LesBellesDeCadix

Grande Salle – 21h

PERET, YO SOY LA RUMBA

Un film de Paloma Zapata, Espagne, 2018, 100 min, en espagnol et catalan.

La Rumba catalane est à l’honneur et l’on connaît mieux aujourd’hui les musiciens gitans qui dans les années 1950 à Barcelone ont « inventé » un répertoire inspiré de musiques latines transcendées par des palmas et un jeu de guitare venu du flamenco qui s’appuie sur la technique très rythmique du « ventilador ». Peret, salué comme le « roi de la Rumba », va durant six décennies marquer ce mouvement musical en devenant une référence. En France, les Musiciens Gitans de la Rumba vont s’identifier à Peret, un créateur, qui par sa personnalité et son charisme a tracé le chemin de beaucoup d’artistes d’aujourd’hui. Avec ce documentaire musical, Paloma Zapata nous révèle quelques facettes de son talent, de sa vie et d’une trajectoire internationale particulièrement originale (présentation du producteur).

Conversation avec Guy Bertrand, musicologue, auteur du livre Les musiciens gitans de la rumba en présence de Xavier Vidal et de Bernard Lortat-Jacob