PETITE SALLE / 14 h

Jean During 35 ans de videos en asie centrale et au Pakistan.

L’objectif d’un ethnomusicologue.

Jean DURING a publié de nombreux ouvrages sur les musiques du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale, en particulier dans leurs rapports avec la culture, la pensée et la spiritualité musulmanes. De ses enregistrements de terrain, il a publié une soixantaine de CDs et aussi déposé un millier de pistes audio accessibles et documentées sur le site Telemeta https://archives.crem-cnrs.fr/. Ses travaux ont largement bénéficié de sa position de chercheur au CNRS (Lesc/Crem), ainsi que des années de séjour en Iran et Asie centrale. Dans ses diff érents terrains, il a recueilli de précieux documents vidéos dont il présentera des extraits et discutera de leur finalité et de leur réception. Ces documents ont été choisis selon deux catégories bien distinctes dont le concert qui suivra se fera l’écho : — le tour de main des joueurs de luth (Kirghizstan, Ouzbékistan) et les aspects de la transe (Uyghurs de Chine, Baluchs de Karachi) (présentation du l’auteur).

La projection sera suivie d’une conversation avec Jean During

GRANDE SALLE / 14 h 15

Silencio – voz de lisboa

Un film de Judit Kalmár et Céline Coste Carlisle, 87 min, 2020, en langue portugaise, sous-titré en français.

Silêncio-Vozes de Lisboa (Silence-Voix de Lisbonne) est un documentaire sur le fado, genre musical populaire portugais, et la vie culturelle lisboète, avec en toile de fond la gentrification de la ville et de son centre historique. Dans les pas de Céline, une “étrangère-locale” qui vit au Portugal depuis vingt ans, nous rencontrons Ivone Dias et Marta Miranda, deux artistes de générations diff érentes, se battant pour la survie de leur art et de leur communauté. Le fado d’hier et d’aujourd’hui est leur langage commun, et au travers de leurs chansons, les artistes se font porte-paroles de ceux dont la voix n’est plus entendue dans la capitale portugaise. Le film explore la relation des artistes de fado à leur identité culturelle dans un monde en mouvement, alors que les chansons font écho aux histoires de vie qui traversent le film. A mesure que le centre historique de Lisbonne se transforme en une destination touristique à la mode, les paroles des chansons de fado illustrent, plus que jamais, la peine des habitants face à la perte de leur culture et de leurs repères (présentation du producteur).

La projection sera suivie d’une conversation avec Bernard Lortat-Jacob, Jean During, Xavier Vidal et des artistes de Rio Loco.

PETITE SALLE / 18 h

le pain que le diable a petri

Un film de José Vieira, 2012, 84 min., en portugais, sous-titré en français.

C’est un monde suspendu en haut de la montagne, dans un paysage granitique au sud de l’Europe. Ici, les chants de la terre ne sont pas encore oubliés mais ils ne sont plus chantés. Adsamo est un village qui va disparaître. Le film accompagne les habitants tout au long des saisons. Les mémoires se délient avec le temps. Chronique de la vie rurale, des bouleversements traversés tout au long du siècle dernier, des combats qu’il a fallu mener pour conjurer la misère, de la résistance contre le salariat et l’asservissement (présentation du producteur).

La projection sera suivie d’une conversation avec des membres d’associations portugais

PETITE SALLE / 21 h

‘are ‘are

Un film de Hugo Zemp, 1979, 87’00’’, sous-titré en français.

Ce film est une étude systématique et explicative des vingt types de musique traditionnelle du peuple ‘Aré’Aré de l’île de Malaita (Îles Salomon, Mélanésie). Cette musique homophonique et polyphonique, extraordinairement riche et complexe, joue un rôle essentiel lors des fêtes. Sont successivement étudiés la musique des instruments en bambou (frappés et souffl és), des jeux d’eau, des tambours-de-bois et la musique vocale (chants de femmes puis d’hommes). Chaque type musical, introduit par un musicien ‘aré’aré, contient des explications sur l’instrument, la technique de jeu, l’organisation polyphonique, l’échelle musicale, les occasions de jeu… avant interprétation des pièces musicales (présentation de l’auteur).

Un des meilleurs films d’ethnologie descriptive que je connaisse. C’est celui dans lequel j’ai pêché les perles que j’ai présentées dans notre film bande-annonce du festival (Roots Tour) : les femmes musiquant dans et avec l’eau, le Mélanésien frappant des bouts de bambous sur des pierres, deux extraits qui séduisent tous les publics et qui renversent leur conception de ce qu’est la « musique ». CS

La projection sera suivie d’une conversation avec Xavier Vidal et Claude Sicre.

GRANDE SALLE / 21h 30

CINÉ – CONCERT
Avec le violoncelliste Vincent SEGAL

Voyage a la terre de feu

Un film de Paul Castelnau, Joseph Mandement, 1926, France. 34 min. noir & blanc, film muet.

Récit du voyage d’exploration en Antarctique de Paul Castelnau, géographe à qui l’on doit de nombreux autochromes de la guerre de 1914-18, et Joseph Mandement, plus connu pour ses fouilles archéologiques, notamment de la grotte du Mas d’Azil. Un documentaire sur la Terre de Feu de l’époque. Un document sur les Alakaloufs, survivants d’une antique tribu aujourd’hui disparue. Document, aussi, sur le regard « scientifique » de ceux qui les découvrent à une époque où le doute sur la suprématie de la civilisation occidentale et de son « progrès » industriel n’était pas de mise. Un film extrêmement rare (dont il manque malheureusement la première bobine), beau et sauvage, restauré par la Cinémathèque de Toulouse.

La projection sera suivie d’une conversation avec Patricia Ciutat de l’association Chili Culture.

lampiao, o rei do cangaco

Un film de Benjamin Abrahão, (1936-1937), Cinatèca brasileira, 13 min, film muet.

Extraordinaire document de 1937 sur la vie de Lampião et sa bande dans la «catinga», recherchés depuis des lustres par la police brésilienne et par l’armée. Lampião, bandit d’honneur, héros du Nordeste, qui a généré des milliers de chansons populaires dans tout le pays, on le voit ici peu de temps avant sa capture, avec sa fiancée Maria Bonita et leurs complices, dans leur quotidien de fuites, de repas et même de danses et de musiques, que Vincent Ségal saura rappeler, avec l’aide d’Aurélie Neuville. CS

La projection sera suivie d’une conversation avec Vincent Ségal et Claude Sicre “qui nous parlera de Lampiao..