VENDREDI 26 MAI

Grande salle – 14h00

VORTEX (Péï Maloya)

Un film co-écrit par Françoise Degeorges et Marc Huraux, réalisé par Marc Huraux, 2008, 2h20, créole réunionnais sous-titré en français.

Des Antilles à l’océan Indien, en passant par le Brésil, partout où l’économie de plantation a entraîné la déportation d’Africains par millions, on retrouve aujourd’hui ce que j’appelle des “musiques avec un pouvoir”. Elles sont au coeur des cultures originales qui se sont développées dans ces lieux à travers la malédiction de l’esclavage, souvent dans le huis-clos d’une île, telle St Domingue/Haïti, Cuba, la Guadeloupe… ou bien encore, à l’autre bout du globe, la Réunion. Par une curieuse ironie de l’histoire, le Maloya de l’île de la Réunion, musique méprisée par la culture dominante, a fini par devenir le symbole d’une “identité réunionnaise” (présentation du réalisateur).

La séance sera suivie d’une conversation avec Françoise Degeorges

Petite salle – 14h15

Mon village à l’accent corse

Un film de Max Leclerc, scénario et texte de Dominique Ambrosi, 1961, 29 mn, français et corse.

Le jeune Matteo part à la découverte de ses racines corses. Arrivé par paquebot à Ajaccio, il est accueilli par son oncle. L’autorail lui permet de découvrir les premiers charmes du paysage corse. Au village, le facteur fait sa tournée à cheval et les muletiers transportent le bois. A la maison, la tante Anastasie prépare les pâtisseries traditionnelles tandis que charcuterie et châtaignes sont mises à sécher. Découverte de la vie pastorale avec berger et troupeau de moutons et tradition locale, comme celle d’offrir un coq à l’institutrice pour avoir une demi-journée de vacances supplémentaire ! 

La séance sera suivie d’une conversation avec Pascal Caumont et des membres d’associations corses. 

Excellentissime petit documentaire sur la vie de la Corse rurale de la fin des années 50, qui, dans certains domaines, était aussi celle d’autres régions de France (vous y recconaitrez vos grands parents). Mais pas pour la musique. On y voit et entend des traditions spécifiques, et les débuts de la nouvelle chanson corse, et c’est étonnant.

Il y a des documentaires qui sont démodés six mois après leur sortie, et d’autres qui ne viellissent jamais. Qu’est-ce qui fait la différence ? Dans la conversation, on parlera certainement plus d’histoire récente de l’île, de sa musique, mais la question que je pose devra bien un jour faire l’objet d’une conversation à part. Je la propose à la Cinémathèque et à l’ENSAV pour l’an prochain. (C S) 

 

Petite salle – 15h30

OK-OC « OSAGES / OCCITANIA »

Un film de Claude Sicre et Mukaddas Mijit à partir d’images d’archives, 2018, USA/France, 43 mn, anglais sous-titré français.

Une étonnante histoire évoquée dans l’édito, ces Indiens Osages qui se perdent en France au 19 ème siècle et se retrouvent errants et épuisés en Quercy. L’archevêque de Montauban organise une collecte pour leur payer les billets de retour. Ils se transmettent cette histoire de génération en génération. En 1989, des Montalbanais, qui connaissent aussi cette histoire, contactent la tribu. Des échanges s’ensuivent (voyages dans les deux sens, dons de terres, érections de stèles, fêtes et musiques, etc.) dans le cadre de l’association OK-OC (voir site à ce nom). La vidéo célèbre ces moments (images d’archives télé, INA, prises amateur, archives photos etc.) et présente en interstices quelques images-sons de la musique, des danses et des fêtes osages. (CS).

La séance sera suivie d’une conversation avec Jean-Claude Drouilhet, fondateur d’OK-OC, Claude Sicre et d’autres membres de l’association OK-OC.

Grande salle – 17h15

 GIOVANNA MARINI, HISTOIRES D’UNE VOIX 

Un film de Chiara Ronchini, 2021, 1h30, Italien sous-titré français, production Luce Cinecittà.

             Giovanna, histoires d’une voix est un documentaire centré sur Giovanna Marini, auteur-compositeur-interprète et experte en ethnomusicologie et musique folklorique italienne. Une femme qui a consacré toute sa vie à la musique, non seulement dans un sens artistique, mais aussi dans un sens académique. Emblème de la recherche de la musique populaire italienne, depuis 1958, Marini compose, collectionne et interprète à son tour divers chants de la tradition orale du Bel Paese. Née vers la fin des années 1930, la jeune Giovanna Marini a traversé les années 1960 mouvementées, accompagnée uniquement d’une guitare. Mais son histoire se confond inévitablement avec celle de son pays et de sa bande-son populaire (présentation de la production).

La séance sera suivie d’une conversation avec des membres d’associations italiennes.

Petite salle – 17h30

LES FILS DE BENKOS

Titre original : Los Hijos de Benkos

Un film de  Lucas Silva, Colombie/France, 2003, 52mn, documentaire musical, français et espagnol, sous-titres français, Palenque Records 

Les fils de Benkos sont les descendants d’un esclave enfui qui a fondé, au début du XVIIIe siècle, le tout premier village libre de Colombie. La culture africaine en Colombie vue et racontée à travers le prisme de leurs musiques : le son palenquero, la musique venue de Cuba arrivée en Colombie en 1920 ; la Champeta, musique exclusive des pauvres et déshérités qui à tout balayé sur son passage. Benkos Biohó fut un cimarrón qui lutta inlassablement pour la libération des esclaves en Colombie.

Il créa le Palenque de San Basilio (Palenque : Village peuplé par les esclaves libres) en accueillant tous les esclaves de la région en fuite. Sur toute la côte caribéenne de la Colombie, les tambours africains résonnent encore depuis les temps coloniaux. D’abord il y a eu la Cumbia y el bullerengue suivi du son venu de Cuba. Ce film nous montre l’évolution des rythmes et de la culture afro-colombienne, héritage des « enfants de Benkos »(présentation du réalisateur).

La séance sera suivie d’une conversation avec des membres d’associations colombiennes.

19 h

Cour de la Cinémathèque

INAUGURATION

Petite salle, 20h45

TOOTIE’S LAST SUIT

Un film de Lisa Katzman, 2006, États-Unis, 1h 37, anglais sous-titré français, producteur Lisa Katzman.

            À partir de la fin du XIXe siècle, les Néo-Orléaniens de couleur ont répondu à la ségrégation, en s’organisant en tribus qui «masquaient l’Indien» le jour du Mardi Gras. L’esprit de synthèse culturelle et d’inclusivité qui définit la culture indienne du Mardi Gras s’exprime également dans la célébration de la fête catholique sicilienne en l’honneur de Saint Joseph (le saint patron des pauvres) le 19 mars de chaque année. Par l’exemple de son engagement passionné envers sa forme d’art, le chef Tootie a changé la culture indienne du Mardi Gras : la détournant des interactions violentes dans les rues vers la création artistique compétitive (présentation du producteur).

 La projection sera suivie d’une conversation avec Jacques Vassal et des spécialistes des musiques nord-américaines.

Grande salle – 21h30

 VIEVOLA  : Chœurs et chants du Col de Tende

Un film de Jean Dominique Lajoux, 1974, 26 mn, en français, production SERDDAV (CNRS).

Chants et danses dans les cafés des villages frontaliers franco-italiens de Vievola et de Vernante. Des hommes réunis dans un café chantent en polyphonie, et entre deux chants, dansent au son des accordéons. Un chanteur explique les thèmes traditionnels des chansons et les principales techniques d’exécution. Les anciens du village apprennent aux plus jeunes la manière de chanter à plusieurs a cappella. Les chanteurs doivent « s’accorder » pour que la voix de l’un ne surpasse pas celle de l’autre. Les jeunes du côté italien chantent en s’accompagnant à l’accordéon, ils forcent et cassent leurs voix, ce qui n’est pas conforme à la tradition. Le film se termine par un concert d’accordéons. (présentation du producteur).

La séance sera suivie d’une conversation avec Pascal Caumont 

En relation avec le film, une animation  sera proposée dans la cour de la Cinémathèque

PARTIE DE CHANT COLLECTIF ET SPONTANÉ : la cantada ou cantèra est un moment vocal spontané, dont l’objectif principal est de créer un son vibrant et coloré, constamment renouvelé. Sans chef de choeur, sans partition, sans pupitre, sans échauffement, sans solistes, avec simplement son oreille et sa voix individuelle habituelle, chacun.e est invité.e à lancer, à suivre, à improviser des voix sur des mélodies traditionnelles ou de création en français, en occitan, en basque, catalan, italien, espagnol, arabe, berbère, anglais,…. Déconseillé aux personnes allergiques aux vibrations collectives. Pascal Caumont