18H00 MADAGASCAR
Betsiléo, polyphonies paysannes
Un documentaire de Luc Bongrand, 2000, France, 27’, commentaires en français, couleur, Service du Film de Recherche Scientifique (Production), CERIMES
Les « Betsileo » sont littéralement les nombreux invincibles vivant dans le sud des hauts plateaux de Madagascar. C’est un pays de vignes et de rizières en étage, héritées de l’Asie, où alternent de hautes collines baignant dans les brumes et des plaines plates. Les paysans betsileo vivent en villages communautaires et sont très soudés entre eux. Le concept de « fihavanana », d’harmonie sociale, est central à leur culture. Cette harmonie s’exprime dans la pratique du « Zafindraony » et du « Rija », deux genres de chants polyphoniques typiques de l’art vocal betsileo. Le Rija, sorte de chronique populaire, traduit la joie, et peut aller jusqu’au déchaînement populaire. Les thèmes païens y sont abordés et certains missionnaires en avaient un temps interdit la pratique. Le zafindraony, plus récent, est né au XIXe siècle avec l’installation des églises et des écoles chrétiennes. Ses textes évoquent les valeurs chrétiennes qui paraissent à l’unisson avec le fihavanana, la morale traditionnelle qui habite l’âme betsileo. Le paysage sonore de ces étonnants villages rouges perchés sur des pitons rocheux dont les maisons semblent chuchoter entre elles, regorge de richesses. (Présentation du producteur).
Rouge fanfare
Un documentaire de Luc Bongrand, France, 2006, 53 mn, DV Cam, couleur, une production : FMC – France Mexique Cinéma.
Sur les hauts plateaux de Madagascar, dans le sillage de plusieurs troupes d’artistes paysans, « Rouge fanfare » est un voyage au coeur de l’Hira Gasy. Nomades de l’imaginaire, colporteurs de farces, fables, saynètes et rituels, ils apportent jusqu’au fin fond de la brousse les nouvelles du monde, dans le langage de leurs ancêtres. S’y mêlent encore danse, musique, joutes oratoires et polyphonies. Le film nous permet d’approcher les règles et les ressorts de cette incroyable machine à rêves qu’est l’Hira Gasy, et espère faire partager la dignité collective qui se dégage de ces artistes dévoués corps et âme au peuple des hauts plateaux (Présentation du producteur).
Le visionnage sera suivi d’une rencontre avec le réalisateur des deux films, Luc Bongrand et Brice Tissier
21H00 Le bal des génies
Documentaire de Pierre Guicheney, Maroc, 1999, 52’, en français, couleur, une production : films du Village, TLT.
L’islam a su intégrer d’antiques cosmogonies africaines. Dans les confréries gnaouas du Maroc, le mariage du visible et de l’invisible, la communication entre le monde des génies et celui des humains, est célébré au cours de la « lila », à la fois rite de fécondité et transe thérapeutique. Pierre Guicheney réussit une belle et patiente approche de l’univers spirituel gnaoua.
A Marrakech, la musique et les chants gnaouas qui animent la place Djema El Fnaa ont aussi une fonction sacrée. Descendants d’esclaves, les Gnaouas ont mémorisé au cours d’une longue initiation le rituel chanté et dansé qui accompagne la « lila ». Crotales, tambours et « guembri », une guitare-tambour à trois cordes, sont au centre de la cérémonie. Ahmed, maître de confrérie, prépare une « lila » commandée par un village voisin. L’encens acheté au souk est la nourriture des génies. Le sang d’un bélier met en communion les vivants et les morts. La première étape de la « lila » est un repas accompagné de chants et de danses de purification. L’entrée d’une procession de jeunes vierges et des tambours annonce le monde de l’invisible. Les génies répondent à l’appel des gnaouas, couleur par couleur, blanc, noir, bleu, rouge, vert et jaune, tandis que les initiées s’abandonnent aux mouvements hypnotiques de la transe. La « lila » s’achève à l’aube par une danse de tous les participants. (Présentation Anaïs Prosaïc).
Le film sera suivi d’une conversation avec Brice Tissier et des musiciens de la musique gnawa.


